Adrien Lucca: memoire d’atelier sur trois projets

Informations pratiques :

– Exposition en trois parties du 18/02 au 25/03 :

Samedi 18/02 de 16h à 20h : vernissage général et présentation de la première partie « Soleil de minuit, 2015-2017, vitraux pour le métro de Montréal » ;

Samedi 04/03 de 14h à 18h : présentation de la deuxième partie « Entrelacs quasicristallins, 2016, recherches pour une église cistercienne » ;

Samedi 18/03 de 14h à 18h : présentation de la troisième partie « Microkosmos, 2017, étude lumière/couleur pour une fresque ;

– Ouvert aussi sans rendez-vous : samedi 25/02 et samedi 11/03 et samedi 25/03 de 14h à 18h

– En dehors de ces horaires : sur rendez-vous : info@ete78.com.

 

 Nous sommes en contact régulier avec Adrien Lucca depuis quelques années. Attiré dans un premier temps par le résultat plastique de son travail, nous avons ensuite découvert, au fil de nos rencontres, un travail de recherche absolument incroyable. Situé en amont de l’œuvre finale, ce travail de recherche incessant mêle mathématique, technologie numérique, programmation algorithmique, études approfondies de la lumière et de ses effets, physique des matériaux, physique des corps, physique de la perception oculaire, colorimétrie, histoire de l’art et de la peinture… Notre perception de la couleur, et donc de la lumière, est au cœur de son travail de recherche.

Quand nous lui avons proposé d’exposer à l’Eté 78, il nous a semblé rapidement évident qu’Adrien pourrait partager et montrer non seulement le fruit de son travail mais aussi le processus de recherche lui-même. Ces trois dernières années, il a principalement travaillé sur trois projets importants par leur ampleur et par les moyens mis-en-œuvre : 14 vitraux rétroéclairés pour une station de métro à Montréal, des vitraux pour l’Abbatiale cistercienne de Sylvanès, et une fresque murale monumentale à Uccle.

Ces trois projets ont demandé énormément de travail de recherche, en atelier, à l’extérieur, des rencontres avec des artisans : maîtres verriers, fabricants de verre traditionnel en Allemagne et en France, fabricants de LED entre-autres. Mais ils n’ont jamais été partagés avec un public. L’occasion était donc belle pour Adrien de pouvoir remettre de l’ordre dans ses recherches afin de nous les rendre accessibles. Et l’occasion était évidemment magnifique pour nous de découvrir et présenter ses travaux. Pour répondre à l’ampleur de la tâche nous avons choisi de présenter cette exposition pendant 6 semaines en la découpant en trois phases :

  • Les deux premières semaines présentent le travail autour des vitraux destinés à la station de métro Place d’Armes à Montréal. Il s’agit de 14 vitraux rétroéclairés par LED, d’un format 153 * 202 cm chacun, constitués de mosaïque de verres colorés transparents. Chaque vitrail est dessiné à l’aide d’outils numériques pour reproduire les couleurs de la lumière du soleil du solstice d’été 2015 à Bruxelles. Adrien a travaillé sur des algorithmes pour créer des images à partir de mesures physiques du soleil et des verres colorés afin de produire la véritable apparence chromatique de la lumière solaire. L’inauguration de cette installation aura lieu, à Montréal, avant cet été.
  • Les deux semaines suivantes s’articulent autour d’un ensemble de vitraux destinés à l’Abbatiale de Sylvanès en France. A partir de mesures physiques prises sur place durant l’été 2016, Adrien a développé un projet particulier basé sur la propriété de certains verres « opalins » : ils changent radicalement d’apparence visuelle en fonction de l’orientation, l’intensité et le spectre de la lumière qui les atteint. Ces verres contrastent avec les verres transparents, dont la couleur dépend exclusivement de l’objet lumineux qui se trouve derrière comme un mur, le ciel, un nuage…

Nous citons Adrien : « les vitraux changent radicalement d’apparence visuelle au fil du jour, en fonction de la lumière qui les atteint. Ce parti-pris m’amène à concevoir ce projet sous la forme d’une « partition », avec le soleil jouant pour ainsi dire le rôle principal du « chef d’orchestre », et les vitraux celui des interprètes. L’ensemble est pensé comme une pièce en quatre mouvements qui, à l’image des quatre saisons, représentent un cycle complet allant de la naissance à la mort ».

  • Les deux dernières semaines d’exposition sont consacrées à la réalisation d’une fresque murale pour le centre communautaire flamand ‘Het Huis’, actuellement en construction à Uccle. Pour ce projet Adrien travaille avec des lumières LED spécifiquement développées avec et pour lui par un constructeur canadien. Il s’agit de LED dichromes : elles rendent daltonien. Le projet est monumental puisque la fresque aura une longueur de 21 mètres.

Artiste, il nous livre sous forme plastique le résultat de ses travaux de recherche, un peu comme un chercheur publiant dans une revue scientifique. Malgré une réelle complexité, le travail d’Adrien est éminemment humain et proche de nous : artisanat, savoir-faire traditionnel, geste du peintre et interventions manuelles se mêlent aux technologies pour aboutir à une œuvre éminemment plastique.

Adrien Lucca est français, il est né en 1983, il vit et travaille à Bruxelles où il enseigne la couleur à l’ENSAV – La Cambre. Sa pratique artistique explore la couleur et la lumière en utilisant des outils mathématiques, physiques et technologiques pour aboutir à un résultat plastique.

Plus d’information sur http://adrienlucca.wordpress.com.

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